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SIRENES

Texte et mise en Scène Pauline Bureau
Compagnie La Part des Anges

Création au Théâtre National de Bourgogne 2013-2014

Dramaturgie Benoîte Bureau
Compositeur et musicien au plateau Vincent Hulot
Scénographie Emmanuelle Roy
Création vidéo Gaëlle Hausermann
Création costumes Alice Touvet
Création lumière Jean-Luc Chanonat

Construction Décor : Christian Roudil, Christian Gabriel, Henri De Tayrac (Paris)
et TDB (Dijon)

avec Yann Burlot, Nicolas Chupin, Camille Garcia, Vincent Hulot (musicien), Régis Laroche, Marie Nicolle, Anne Rotger, Catherine Vinatier

 

Au démarrage du travail sur Sirènes, le texte de Pauline Bureau comporte 92 séquences dans lesquels sont inventoriés 26 lieux distincts…. Mon travail de scénographie est donc dans un premier temps de proposer 3 ou 4 espaces multifonctionnels qui peuvent spatialement cohabiter ensemble sur une même scène…. Un travail de mise en espace et d’estimation des différentes hauteurs a déjà eu lieu dans la première partie des répétitions. Le travail sur les hauteurs permet de créer une dynamique spatiale et de vérifier que les scènes choisies peuvent coexister notamment par rapport à la visibilité du public.

Puis au fil des répétitions c’est le jeu des comédiens qui va orienter les pistes de travails qui permettront de faire évoluer les espaces dans leurs fonctions et dans leur poétique. Il s’agit d’une écriture au plateau évolutive au jour le jour.

Très souvent 3 ou 4 histoires pourront dans un même espace se « frotter » l’une à l’autre, soit par leur thématique (le « travail » par exemple) soit par le lien de parenté des personnages (la mère, la fille, la grand-mère), soit par une évolution chronologique d’un même personnage (ce qui permet de comprendre par exemple pourquoi le traumatisme du cauchemar d’Hélène perdure depuis son enfance), soit pour souligner la synchronicité de certains évènements (pour amener la rencontre de la chanteuse et de Thierry par exemple, ou celle d’Hélène et de son demi-frère dont elle ignore l’existence).

J’ai donc travaillé sur 3 éléments de décor multifonctionnels :
1/ un bocal roulant pour SHANGHAI qui peut se retourner (pour changer de point de vue : extérieur hôtel/ intérieur chambre d’hôtel) et dont les baies vitrées peuvent se déployer et suggérer un couloir d’hôpital ou bien un mur dans le magasin d’électroménager. Au fil du travail les vitres seront remplacées par du tulle.

2/ Une petite scène (pour la chanteuse) qui contient un canapé (chez Hélène) escamotable et une table de bureau escamotable également (bureau Hélène). Ainsi que la possibilité d’avoir une petite partie de la scène rotative pour suggérer un comptoir de bar, ainsi qu’un comptoir d’accueil d’hôpital.

3/ un praticable roulant avec mur de papier peint d’un côté (chez Hélène en 66), et lit d’hôpital de l’autre (hôpital psychiatrique, hôpital de soin pour Annie, et chambre Hélène Petite)

Auxquels s’ajoutent 2 pôles mobilier (éventuellement sur roulettes) :
4/ La cuisine chez Annie en 66 qui comporte une table et 2 ou 3 chaises
5/ les 2 fauteuils du cabinet du « psy » à l’avant-scène à cour.

Et un lieu plus onirique qui est celui de la balançoire…

Le questionnement de l’intime qui est la base du travail de Pauline Bureau amène donc à travailler sur des combinaisons de scènes dans leur cohérence au niveau du sens et au niveau des possibilités scéniques.

L’histoire et la compréhension de l’histoire par le spectateur est primordiale. La règle des 3 unités est évidemment hors propos, cependant l’éclatement des lieux, des temps et la démultiplications des évenements nécessite une étude des combinaisons possibles indispensable à la création des espaces modulatoires. C’est donc l’articulation de la narration qui nourrit la scénographie autant que la narration elle-même. La scénographie ne peut être donc qu’un espace en mouvement, un espace élastique.

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